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Face à la réduction des prix et des bénéfices imposés par l'Etat, les grandes surfaces ont réduit le personnel


Le chef du gouvernement Youssef Chahed a réuni en novembre dernier les premiers responsables des principales grandes surfaces du pays en leur demandant de faire de telle sorte de réduire au maximum les prix et leurs marges. Séance tenante, les grandes surfaces se sont exécutées. Quelques semaines plus tard, les mêmes grandes surfaces ont vu que la Loi de finances 2018 leur impose de nouveaux impôts sur leurs bénéfices et leurs marges. Plusieurs députés considèrent que les grandes surfaces gagnent beaucoup d'argent et, « méritent » du coup une imposition supérieure aux autres. Il est certain qu'elles vont s'exécuter et appliquer à la lettre les articles de la nouvelle Loi de finances.
Dans les faits, concrètement donc, les choses se passent différemment, car ces mêmes grandes surfaces tiennent à préserver les intérêts de leurs actionnaires-investisseurs qu'on taxe à gogo en cas de bénéfice et qu'on ne regarde pas du tout en cas de perte.
A la lecture des indicateurs d'activité communiqués à la Bourse par deux des trois principales enseignes du pays (Monoprix et MG), on constate que ces grandes surfaces sont allées faire des « économies » ailleurs pour garder, plus ou moins, leurs marges. Ils ont tout bonnement réduit le nombre de leurs salariés, bien que les frais de la masse salariale globale soient en hausse.
Alors qu'elle comptait 3961 salariés en 2016, MG ne compte plus que 3932 salariés en 2017, bien que le nombre de ses points de vente ait augmenté passant de 83 à 91. On est donc passé de 47,72 salariés par point de vente en moyenne en 2016 à 43,2 salariés par point de vente en moyenne en 2017.

Du côté de Monoprix, c'est le même constat. On est passé de 3601 salariés en 2016 à 3524 salariés en 2017. Ici aussi le nombre de points de vente a augmenté passant de 84 à 90. On est donc passé de 42,86 salariés par point de vente en 2016 à 39,15 salariés par point de vente en 2017. On précise, chez Monoprix, que les charges globales des salariés ont augmenté de 8,13% à cause des négociations sectorielles et des nouvelles ouvertures' On précise, surtout, que trois magasins demeurent fermés (Feyana, Redaïef et Mateur) et que celui de Sousse Boujaâfar est définitivement abandonné.

C'est là l'autre son de cloche, dont on ne parle pas beaucoup dans les médias et chez les politiques. Quand on essaie de presser un peu trop les investisseurs, on ne leur laisse plus beaucoup de choix et c'est l'emploi qui en pâtit ! Dans les pays développés, c'est la politique inverse qu'on pratique. On encourage les investisseurs à gagner un maximum pour qu'ils puissent créer de l'emploi, générer de la croissance et, donc, de nouvelles recettes à l'Etat.
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