Algérie

«Troupeau» et «magot» Contrepoint


Par Khaled TEBOURBI
On sait tous, désormais, à quoi se mesure la réussite ou l'échec d'une économie. De notre économie. Le contexte y «aide», bien sûr. Nos experts, aussi, surtout. A force d'insister, ils nous en ont passé le jargon, «sinon» la compréhension. Qui, par les temps qui courent ne s'entend, plus ou moins, de pouvoir d'achat, de hausse des prix, de réserves de devises, de balance commerciale, d'endettement, d'inflation' '
Soit, mais la Culture, notre Culture, à quoi la juge-t-on 'A quoi la juger'
Observons d'abord que «l'hypothèse» est rare, très rare. Il y a des écrits critiques, analytiques sur la Culture en Tunisie, quasiment jamais d'études prospectives, jamais vraiment d'évaluations, de bilans, de projections. Les six à sept ministères qui se sont succédé depuis janvier 2011 en ont tous parlé sans y donner suite. Tous, pratiquement, se sont «astreints» à des actions, à des projets, isolés.
Que nous propose-t-on, à défaut '
De façon courante, des jugements, des impressions, des interprétations quantitatives en l'absence de toute référence de qualité.
Exemple des festivals qui demeurent le principal «paramètre» revendiqué par les responsables, et relayé par les médias. Les festivals s'appréciaient sur leur contenu, il y a trente et quarante ans. Plus aujourd'hui, à l'époque des musiques marchandes, de la télévision satellitaire et de youtube. La donnée culturelle n'est plus exigible, l'évaluation des contenus n'est plus prioritaire, comment concevoir que les festivals reflètent l'état de la Culture, qu'ils constituent un paramètre de qualité '
Autres quantitatifs trompeurs : l'audimat télé et les publics «urbains».
L'audimat télé était un chiffre de sondage, il se mue en «indicateur académique».Qu'importe le produit présenté, chanson, feuilleton ou plateau, qu'importe son contenu, il a valeur culturelle dès lors qu'il est couru et vendu. De piteux mélodrames turcs baignent ainsi dans les louanges. Les «complimenteurs» ' Des gens d'esprit intéressés' parfois, souvent !'!
Le public des grandes villes prête, lui, main forte à toute cette duperie. C'est le public des grandes premières, des grands théâtres et des grands festivals. Et sa «tâche» consiste à payer le prix fort et à applaudir n'importe qui, n'importe quoi.
Moralité : ici, culture n'est plus culture. L'appellation reste belle, mais la réalité a comme muté.
Elle signifiait (elle incarnait) savoir, sens critique, éducation, création, connaissance et goût. Elle ne veut plus dire que «magot»et «troupeau».
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