
Par J. ELAOUANL'article intitulé «Les raisons de l'abandon du couloir 3» (La Presse du 14 janvier 2015) a exposé les trois familles de variantes étudiées pour la réalisation de l'autoroute du Centre-Ouest (le couloir 1 par El Fahs, le couloir 2 par Zaghouan et le couloir 3 par Enfidha), ainsi que les coûts estimatifs de réalisation du projet selon les trois variantes précitées, à savoir : 850 millions de dinars pour le couloir 1, 750 millions de dinars pour le couloir 2 et 490 millions de dinars pour le couloir 3.Nous relevons que par la sélection du couloir 3 plutôt que les couloirs 1 ou 2, l'Etat réalise une économie de l'ordre de 290 à 350 millions dinars. Ce qui constitue, somme toute, un montant non négligeable. Celui-ci pourrait judicieusement être affecté à de très nombreux projets structurants dont les gouvernorats du Centre-Ouest ont grand besoin, et qui n'ont jamais pu être réalisés, faute de financement probablement. Nous pensons en particulier à des projets d'équipement et d'amélioration du cadre de vie dans les principales villes de la région, qui contribueraient à les rendre attractifs pour les cadres de l'industrie et des services, etc.Ainsi, retenir le couloir 1 suppose que la collectivité nationale agrée un surinvestissement important pour aboutir in fine strictement au même résultat, du point de vue des habitants et des opérateurs économiques du Centre-Ouest, à savoir la desserte par autoroute des chefs-lieux et des principales villes de la région. Pour ces derniers par ailleurs, il a bien été exposé dans l'article «L'autoroute du Centre-Ouest, pour quand '», paru dans vos colonnes le 3 janvier dernier, les arguments en faveur du couloir 3 (par Enfidha) : optimiser la desserte depuis les villes du Centre-Ouest du futur pôle d'Enfidha (zones industrielles, aéroport, futur port en eau profonde), de la région économique du Cap-Bon puis le Grand-Tunis plutôt que d'investir dans un axe lourd de transport sur un couloir agricole, au niveau duquel les gains de temps ne peuvent être valorisés que de façon modeste !Il apparaît également que les résultats des calculs économiques ne permettent pas de faire un choix tranché dans la mesure où les taux de rentabilité interne pour les trois familles de variantes sont quasiment similaires. Du strict point de vue de la rentabilité économique, l'argument sur lequel repose la mise à l'écart du couloir 3 s'avère être fragile. Trop fragile pour être retenu compte tenu des enjeux économiques de développement régional.Nous relevons enfin que l'article «Les raisons de l'abandon du couloir 3» ne répond pas à la question fondamentale posée, à savoir : l'autoroute du Centre-Ouest, pour quand ' En choisissant un couloir plus compliqué, difficile à réaliser, entraînant des surcoûts importants, les pouvoirs publics cherchent-ils à temporiser, à renvoyer aux calendes grecques une infrastructure tant importante en termes d'aménagement du territoire et tant attendue par une région délaissée mais au potentiel important ' Pire : les pouvoirs publics cherchent-ils une alternative consistant à restructurer la route nationale 3 en route express ' Nous sommes en droit de le penser sinon à quoi serviraient les travaux d'élargissement actuellement en cours de la RN3 si une autoroute est prévue en dédoublement '
Posté Le : 18/03/2015
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn