Majdi Traoui (de l'ESS à l'EST) : «Ne jamais se comporter en mercenaire» Dossier : ces joueurs «rebelles» qui passent d'un club rival à l'autre

Pour l'ancien sociétaire de l'ESS et l'EST, il faut savoir se faire accepter par le public de sa nouvelle équipe, tout en respectant son ancien club.«Pour pouvoir jouer dans un grand club, il faut avoir une forte personnalité. Le footballeur qui n'est pas lucide mentalement et n'est pas assez fort pour supporter la pression du résultat et du public d'un grand club ne peut y rester.D'ailleurs, il y a des joueurs qui ont endossé les maillots de deux grands clubs rivaux et n'ont réussi dans aucun d'eux. Car ce n'est pas donné à tout un chacun de jouer dans une grande équipe. Cela est en rapport avec la personnalité du joueur, avec sa capacité de résister à la pression. Quand on joue dans un grand club, on est tout le temps sous pression, car on est généralement engagé sur plusieurs fonts à la fois. Quand on arrive à supporter tout cela, il est beaucoup plus facile de faire face à la réaction du public.D'un autre côté, quand on débarque dans une grosse cylindrée du championnat alors qu'on est enfant d'un club rival, il faut savoir se faire adopter par le public de sa nouvelle équipe. Cette mission est, à mon avis, plus délicate et même plus difficile que d'affronter les supporters de son ancienne équipe.Car, si on peut pardonner la baisse de forme d'un enfant du club, on est moins sensible à la baisse du régime d'un joueur recruté à coup de millions. Une recrue est censée apporter le plus escompté. C'est pourquoi un footballeur professionnel doit rester concentré sur son travail pour bien le faire. Si un joueur sort le match qu'il faut, même contre son club formateur, il quittera le terrain avec les honneurs. On ne blâme jamais un footballeur pour avoir sorti un grand match, car il a fait tout simplement son travail.Il m'est arrivé d'affronter l'Etoile à Sousse même. L'Etoile, c'est mon club de c'ur. Personne ne peut le nier. Quand j'ai signé à l'Espérance, mon devoir était de défendre ses couleurs aussi. Je l'ai fait avec conviction et surtout avec beaucoup d'amour. On est professionnel, certes, mais on est humain aussi. Avec le temps, des affinités se développent avec les responsables du club, ses supporters et toutes les personnes qui gravitent autour de l'équipe.