Nabeul

Tazarka lance un SOS ! Pollution environnementale


L'été avance à grands pas. Et la colère des habitants de Tazarka s'intensifie de jour en jour, en l'absence de solutions les mettant à l'abri des revers fâcheux de la dégradation allant crescendo de la situation écologique et environnementale. Surtout, lorsque les mois caniculaires leur disent bonjour! La zone industrielle naissante, voulue comme une solution idoine pour le développement économique et l'atténuation de l'acuité du chômage, a plongé la cité dans le pire et dans le risque de propagation des épidémies les plus meurtrières. La société civile bouge et tape à toutes les portes pour sauver la mise à temps...Tazarka est l'un des joyaux du Cap Bon se caractérisant par le sable soyeux et doré de sa plage et par la convivialité et l'amabilité de ses habitants (une dizaine de milliers), menant un train-train quotidien calme et tranquille, si convoité par les habitants des grandes agglomérations. Le petit village natal du grand Mahmoud El Messaâdi s'étend sur une superficie de 1.985 hectares. Il se situe à 10 km de Nabeul. Il est équidistant de près de 45 km de Korba et Somaâ.
Etant un coin où il fait bon vivre, beaucoup de retraités y ont convergé de toutes parts avec leurs familles pour terminer leur vie en beauté entre la splendeur de la plage et la verdure chatouillante d'une forêt qui permet aux gens de céans de respirer à pleins poumons l'air pur, filtré et parfumé des odeurs des oliviers et du fumier...
Un bonheur éphémère !
Toutefois, le bonheur de vivre dans ce cadre enchanteur s'est, hélas, avéré éphémère pour les autochtones et les nouveaux résidents confondus. Oui, les uns et les autres sont de plus en plus déçus par la dégradation de la situation de l'environnement, allant crescendo, et la pollution de l'air. Les odeurs nauséabondes dégagées par la lagune, limitrophe de la plage, surtout en été, obligent souvent les baigneurs à se boucher les narines. Puis, de guerre lasse, ils finissent par plier parasol et bagage pour aller camper ailleurs, là où l'air est respirable. Quant aux insectes, ils sont omniprésents et gagnent en dimensions. Et ils sont devenus très résistants aux insecticides les plus puissants.
Pauvre nature qui a tout donné à ce site, pourtant féerique ! Et que des mains humaines, on ne peut plus inhumaines, ont odieusement gâchée, offensée et massacrée !
Bonjour les dégâts!
Les dégâts ont dit bonjour depuis le jour où un certain nombre d'entreprises industrielles ont «atterri» dans la zone réservée à cette fin : trois abattoirs de volailles, deux sociétés de textile et une unité agroalimentaire. Normalement, de tels projets sont les bienvenus et à accueillir à bras ouverts par des autochtones, pour la plupart de petits cultivateurs tirant le diable par la queue et vivotant à la merci du ciel nuageux et du temps pluvieux.
Mais voilà que le grand bonheur de la cité de la vie belle s'est transformé en un grand malheur par la faute de plus d'une partie prenante.
Une alerte de niveau 3
«L'Association de l'environnement de Tazarka vient de lancer une alerte qui correspond au troisième niveau (l'avant-dernier), selon le lexique environnemental international», nous déclare M.Anis Kacem, président de ladite association. «Aujourd'hui, la situation de la lagune de Tazarka s'est tellement dégradée qu'elle serait propre à constituer un danger réel pour la santé des habitants et une menace à la biodiversité et aux écosystèmes.
Tant et si bien que notre lagune est une réserve naturelle classée Ramsar, à l'échelle mondiale», ajoute notre interlocuteur.
Ouf ! Que ça sent mauvais !
M.Anis Kacem nous explique aussi que la lagune de Tazarka, située à proximité et devant la zone industrielle de Tazarka et abritant une nouvelle station d'épuration, s'est trouvée du coup, exposée à deux problèmes gravissimes :
- D'abord, le rejet anarchique et non contrôlé : certaines usines, pourtant identifiées à maintes reprises par les services ad hoc, n'ont pas prévu au préalable l'installation de leurs propres stations de traitement de leurs eaux usées et polluées. Il s'agit notamment des abattoirs de volailles, des usines de textile et de transformation manufacturière. Cela étant, les eaux usées, déversées à flots dans la lagune, ne correspondent nullement aux normes les plus élémentaires, exigées pour être absorbées par l'Onas. Imaginez bien la gravité du problème dès lors qu'on ose déverser dans la lagune des flux d'eaux infectées par des déchets de volailles et de sang !
La plage en danger : le pourquoi.
- Ensuite, autre problème non moins épineux, évoqué par notre interlocuteur. Il s'agit en l'occurrence du grand débit d'eau rejetée par la station d'épuration dans la lagune de Tazarka. Sachant que cette eau provient des eaux usées de pas moins de trois villes, à savoir Tazarka, Maâmoura et Somaâ.
Résultat inévitable, la lagune déborde la mer. Et voilà qu'une vraie catastrophe écologique pointe à l'horizon ! Affectant l'une des plus belles plages du pays, là où se dresse un splendide complexe touristique. Et au président de l'Association locale de protection de l'environnement d'ajouter, indigné et martelant: «Avec une telle offense fait à une si belle nature, nous sommes en train de couper stupidement la branche sur laquelle nous sommes assis».
Le feu aux trousses de la commune
Nous avons d'autre part approché la commune et la ville pour en savoir plus sur cette grave menace écologique. Mme Hajer Belhaj, première vice-présidente de la commune de Tazarka, en charge de ce dossier brûlant, n'a pas manqué de nous dire le souci communal de remettre de l'ordre dans la cité et les pendules à l'heure. Promettant que la commune remuera ciel et terre et prendra le taureau par les cornes pour que Tazarka «respire à pleins poumons» un air pur et revigorant. Une réunion de crise, nous apprend-elle, est prévue pour très bientôt.
Elle mettra face à face M. Mokhtar Hammami, ministre des Affaires locales et de l'Environnement et son équipe avec le bureau communal qui a aujourd'hui, plus que jamais, le feu aux trousses. Et, étant tout feu tout flamme pour résoudre d'une manière radicale ce dossier si enflammé et répondre au plus tôt aux attentes légitimes d'une population se sentant frustrée et négligée. Affaire à suivre de près.
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