Algérie

Avec le pétrole et le gaz... il y a le feu en la demeure !


La situation dans le pays peut donner le tournis au plus calme des observateurs. Tout le monde accuse tout le monde, chacun tire le tapis de son côté, la corruption sévit partout, les « affaires » apparaissent lorsque certaines parties ne sont pas d'accord, les malfaiteurs courent les rues, impunément, et s'introduisent, même, dans les rouages de l'Etat, malgré les accusations qui pèsent sur eux. Et, pour couronner le tout, la justice se place en observateur, sans bouger le petit doigt et... attend qu'on daigne porter plainte ! Je ne reconnais plus ma Tunisie.Dernières accusations fracassantes en date, celles portées par la députée, Samia Abbou qui a évoqué, lundi, lors d'une plénière à l'ARP, des soupçons de corruption concernant le champ gazier "Nawara" au sud tunisien, précisant que ça concerne le gonflement des factures et du coût de réalisation du projet.
Un responsable
de l'ETAP pointé du doigt
Elle a accusé à ce sujet, un responsable au sein de l'ETAP sans citer son nom, dans son intervention, lors de cette plénière, au cours de laquelle des questions orales ont été adressées aux ministres de l'Industrie, de l'Energie et des Mines et aussi celle de l'agriculture et des Ressources hydrauliques.
Pour être au courant de cette affaire, il est certain que l'information lui a été « chuchotée » par son illustre époux, Mohamed Abbou qui était, alors, ministre et en possession du dossier. Et, là, on a le droit de nous demander pourquoi ces révélations n'interviennent que maintenant
La députée du Courant démocratique a demandé à la ministre de l'Industrie, des éclairages sur le coût du projet et sur les raisons derrière le retard de son exécution, étant donné que l'entrée en production du champ n'avait eu lieu que 18 mois, après les délais fixés.
La ministre a précisé, dans sa réponse, que le coût global des trois composantes du projet (une unité de traitement de gaz au sein du champ, un pipeline reliant le champ à Gabès et une unité de traitement à Gabès), est estimé à 688 millions de dollars.
La ministre a à cet effet évoqué un conflit juridique qui oppose l'ETAP et l'entreprise autrichienne OMV, en leurs qualité respectives de promoteur du projet et maitre d'ouvrage au Consortium Ma Streicher GmbH & Co. KG et Bouchamaoui Industries LC, chargés de la construction du pipeline de 374 km de longueur, concernant une demande de révision et d'ajustement du coût.
Selon la ministre, le consortium Max Streicher et Bouchamaoui ont été chargés de réaliser une unité de traitement initial, moyennant un coût estimé à 251,3 millions de dollars. Ils ont appelé à réviser des coûts de travaux additionnels, estimés à 360 millions de dollars.
Eternelle langue de bois
En ce qui concerne les raisons du retard dans l'exécution du projet, la ministre a expliqué que ça revient à des difficultés foncières au niveau de la station de traitement à Ghannouch et aussi à des problème d'ordre social en plus de difficultés financières et du conflit juridique déjà cité.
Le coût initial du projet avec toutes ses composantes, est estimé, selon la ministre, à 1065 millions de dollars. Ce coût pourrait atteindre, au terme du projet, 1217 millions de dollars.
Les premiers tests de production ont été entamés, le 5 février 2020 et la vente du gaz commercial, prévue le 10 mars 2020, a démarré effectivement le 29 mars 2020. Et, voilà que cela ne fait ni chaud, ni froid que le coût du projet augmente de 152 millions de dollars (soit plus de 450 millions de dinars tunisiens), alors qu'on n'a pas daigné accorder 80 millions de dinars pour calmer le jeu, dans le gouvernorat de Tataouine provoquant des pertes de plus de 800 millions de dinars à l'Etat tunisien
Le volume de production quotidienne du gaz commercial a atteint environ 2 millions m3 et 2300 barils de condensat au cours du mois de juin 2020.
D'après la ministre, la production au niveau de ce champ a régressé progressivement, suite à la fermeture de la vanne n°4 à la région d'El Kamour, avant d'être suspendue définitivement le 2 octobre 2020, en raison de l'épuisement de la capacité de stockage.
Mauvaise gestion manifeste... accompagnée par un silence complice qui fait fuir les investisseurs honnêtes. La ministre n'a pas répondu à la question de la député, préférant la langue de bois. Certes, elle vient juste de s'installer... mais, elle n'a pas le droit de chercher à induire en erreur ceux qui cherchent la vérité. Et cette vérité, tout le monde va l'attendre de la bouche du chef du gouvernement qui doit éclairer l'opinion publique, et à la justice qui doit sanctionner les fautifs et les malfaiteurs.
F.S.
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