Algérie

« Irhebi Ghir Rbôo » (Terroriste moins quart) de Raouf Ben Yaghlène


Soutenu et appuyé par le ministère des affaires religieuses, l'auteur, comédien et metteur en scène Raouf Ben Yaghlène est actuellement en tournée pour une série de représentations de sa pièce : « Irhebi Ghir Rbôo » (Terroriste moins quart) à travers les villes tunisiennes, particulièrement celles frontalières qui ont été frappées par le terrorisme.Raouf Ben Yaghlène est fortement conscient de la nécessité d'agir, sinon d'intervenir, par le biais de la création artistique, contre le fléau du terrorisme, cette grande calamité qui n'a cessé de tuer et de blesser nos forces armées et nos citoyens innocents dans les montagnes et au c'ur même des cités. « Il faut bien que l'artiste se prononce », nous a-t-il confié et d'ajouter que « l'artiste ne peut pas ignorer de tels actes ignobles et effarants », a-t-il ajouté. Que raconte cette pièce ' On assiste à un face à face où l'on voit le personnage « Terroriste moins quart » se révolter contre son auteur considérant que les propos qu'il lui octroie ne lui conviennent pas et ne correspondent pas à son réel profil. Ce personnage proteste contre ce qu'il considère comme une tromperie du public que l'auteur entretient à son égard. Il lui reproche de le présenter sous un angle qu'il juge injuste et de mal le servir. De son côté, l'auteur refuse de se plier aux exigences du « Terroriste moins quart » qui veut légitimer son éventuelle adhésion à un groupe terroriste sous prétexte qu'on l'a convaincu que s'il adhère au Jihad, il irait au paradis. En effet, pour le piéger, des membres d'un réseau terroriste lui proposent de l'argent et de lui permettre d'épouser quatre femmes, tous frais assurés. Les membres de ce groupe terroriste s'engagent même à lui procurer un passeport avec un visa Schengen, longue durée, lui qui a toujours rêvé en avoir un lors de ses nombreuses et précédentes aventures d'émigration clandestine. Et comme pour le combler davantage, ils lui promettent de payer tous les frais d'un long séjour en Europe à condition de participer avec eux aux opérations du soit disant Jihad dans le pays qu'ils ont déjà choisi. Et pour le motiver davantage, ils lui promettent de garantir une rente mensuelle à ses parents dans son bled. L'auteur rejette tout compromis allant dans ce sens, considérant que rien ne justifie de faire allégeance aux terroristes et les servir même si on est au bord du gouffre. Cet auteur prend le public à témoin et soutient l'idée qu'il faudrait résister et ne pas se laisser emporter par sa rage et sa colère. Il ne désarme pas et tient à désamorcer la bombe que le « Terroriste moins quart » porte en lui.
En faisant appel au théâtre participatif, genre que Raouf Ben Yaghlène a utilisé en 1981, à Grenoble, notre comédien sollicite et comme l'indique son appellation, la participation physique du public dans ce spectacle théâtral. Les spectateurs montent sur scène et prennent part à un débat ouvert à l'issue de la représentation animé par l'auteur, comédien et metteur en scène. Et pour cette pièce, Raouf Ben Yaghlène sort des sentiers battus et des stéréotypes pour proposer une autre conception du spectacle. Ce dernier est en fait un projet culturel, social et humain pour combattre l'extrémisme religieux. Et grâce à l'appui du ministère des affaires religieuses, comme indiqué précédemment, un Imam prédicateur y est présent pour apporter à l'assistance les éléments de réponses nécessaires inhérents au côté religieux de la chose. Il s'agit des concepts religieux et des références zeitouniennes afin de consolider la relation entre les valeurs religieuses et celles civiques. Ceci est de manière à créer une relation harmonieuse entre l'approche culturelle et le discours religieux. « L'artiste et l'Imam sont unis sur scène pour combattre le terrorisme par la force de conviction présentant un contre-discours motivant », a tenu à nous préciser Raouf Ben Yaghlène. « Terroriste moins quart » a déjà été joué à Sidi Ali Ben Aoun, où le public était même venu de Gafsa, de Meknessi et de Sned. Il en est de même pour Ghardimaou et Kairouan. « Le public était sur scène pour voir le spectacle, la salle ayant affiché complet », nous a indiqué Raouf Ben Yaghlène. Sa tournée a continué à Sejnane et à Ben Guerdane. Des lieux symboliques que le terrorisme avait ciblés. La pièce sera également donnée le 2 février à Oueslatia. Des artistes et autres représentants de médias y prendront part. Raouf Ben Yaghlène est fortement convaincu que « la culture et l'art sont nos armes, que la conscience et la pensée sont notre preuve, que notre arme est notre appartenance à cette nation et que notre endurance est notre sécurité. »
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