Algérie

Journée internationale des droits de l'Homme : tous égaux '


Le monde fêtait, hier, la Journée internationale des Droits de l'Homme, la Tunisie aussi. Mais qu'est-ce qu'être un Homme dans un pays qui mue et qui se cherche depuis quelques années ' Y a-t-il motif à la fête dans un pays où les citoyens se disent, majoritairement, blasés et lassés par la vie de tous les jours 'Que l'on soit né homme ou femme, riche ou pauvre, en Afrique ou en Océanie, nous sommes tous des êtres humains et nous avons tous les mêmes droits garantis par la Déclaration universelle des droits de l'Homme, adoptée en 1948. Ceci est valable de tout temps et à chaque recoin de ce vaste monde, du moins en théorie car dans certains pays, certains citoyens sont totalement privés de leurs droits pour une raison ou une autre.
Certains le sont parce qu'elles sont nées femmes, d'autres parce qu'ils ne sont pas nés avec une cuillère d'or dans la bouche, d'autres encore parce qu'ils sont nés dans une dictature quand d'autres sont pénalisés pour leurs convictions politiques ou encore leurs orientations sexuelles.
En Tunisie, pendant de longues décennies, la notion de droits était totalement absente, aussi bien concernant les droits universels que ceux garantis par la Constitution. Les citoyens n'ont, en effet, jamais prêté attention aux droits dont ils disposaient tel que le droit à la grève par exemple car ils savaient que tout mouvement de protestation serait sévèrement réprimé et les responsables jugés, emprisonnés et même torturés. Chacun, à quelques exceptions près, vivait sa petite vie sans se soucier vraiment du fait de ne pas pleinement exercer la totalité des droits dont il bénéficiait en théorie.
Après la révolution, le peuple tunisien a ouvert les yeux sur l'étendue des droits dont il disposait et bien décidé à pleinement les exercer s'est mis à organiser grève sur grève, tous secteurs confondus. Si certains ont, depuis, obtenu gain de cause et relégué ce droit aux oubliettes pour un bon moment, d'autres continuent à jouer au bras de fer avec le gouvernement, mêlant à leurs querelles des milliers d'élèves à travers tout le territoire qui sont, aujourd'hui, en plein désarroi quant à l'année scolaire en cours.
Constitutionnel et fondamental, ce droit à la grève divise et crée la polémique car il nuit indéniablement à autrui. Qui aura gain de cause au final ' L'avenir nous le dira. Seule certitude toutefois, les seules vraies victimes de cette guéguerre ne sont autres que les élèves qui, eux aussi, ont des droits dont celui du libre accès à l'éducation comme stipulé par l'article 26 de la Déclaration universelle des droits de l'homme où il est mentionné «Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire» mais aussi «L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales».
Par ailleurs, le droit de grève ne donne pas le droit aux grévistes de s'attaquer à autrui et encore moins aux journalistes qui ne font que couvrir l'actualité et transmettre l'information. Malheureusement, une journaliste et un photographe ont été agressés en couvrant la manifestation des enseignants devant le commissariat régional de l'éducation à Sfax. Triste exercice de la liberté et mauvais usage des droits !
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