Algérie

L'Etat en «détresse respiratoire» !


p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"On ne peut pas réellement parler de démocratie, du moins de transition démocratique, tant que l'Etat restera confronté aux déficiences de sa communication. C'est que les treize gouvernements qui se sont succédé, depuis la fin de l'ancien régime, en héritent les mêmes reflexes au niveau de l'information. Soit les pouvoirs publics de l'ère post-révolution craignent d'être accusés de dissimulation intentionnelle d'informations sensibles, pour ne pas affoler les foules. Soit, ils craignent d'être accusés de dramatiser à l'excès une situation ou une action politique et de poursuivre un objectif politicien pour détourner l'attention sur une incapacité réelle à gérer une situation pouvant se révéler dramatique. Deux fronts auxquels s'ajoute une mauvaise information initiale. Nous n'inventons rien : ce sont même là les axiomes inhibiteurs révélés par les études, partout dans le monde, quant au déficit de communication, terme qu'on veut substituer à un autre terme tout aussi vague et imprécis qu'est l'information. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Si l'on y ajoute maintenant la frilosité des ministres dans un gouvernement apolitique comme celui de Hichem Méchichi, on comprendra que l'ADN de l'administration, avec sa bureaucratie paralysante et son incapacité à communiquer, en dehors de communiqués laconiques et faisant, tous, dans la langue de bois, tue dans l''uf toute velléités d'interaction, cette interaction qui représente le socle même de la communication. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Cette seconde nature p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"chez les énarques p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"L'ennui c'est que nous sommes dans une situation inédite, particulière, dramatique même. Hichem Méchichi aura eu le courage de relever le défi consistant à s'attaquer à un champ de ruines. Il a eu beau déclarer du haut de la tribune de l'ARP que son gouvernement sera celui des réalisations. Certes, il part avec un handicap politique : ceux qui lui ont accordé leur confiance, sont ceux-là mêmes que le Président ne porte pas dans son c'ur. Il met, cependant, le c'ur à l'ouvrage, mais ne sait vraiment pas par où commencer, dès lors que deux fléaux irréductibles marquent ce début de mandat : le Covid-19 et l'insurrection d'El Kamour. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Face à la pandémie qui est en train de prendre des proportions alarmantes, les Tunisiens se contentent de suivre au quotidien les courbes d'évolution en chiffres, mais dont ils deviennent de plus en plus insensibles. Cette indifférence grandissante qu'a si bien décrite Camus dans «La Peste». De surcroît, le désarroi de Nissaf Ben Alaya, qui réussissait un superbe relais intimiste avec les Tunisiens lors de la première vague, n'émeut plus personne. Réduite à faire la comptabilité de la pandémie, toute la structure scientifique anti-Covid dont elle fait partie, est comme interdite de communication. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En dehors des gestes-barrières, du port du masque, du gel et de l'exigence à se laver les mains régulièrement, qu'en est-il du fond du problème ' Un membre du comité a bien lancé un cri de détresse : attendons-nous au pire ! Mais, cela ne tenait pas à l'évolution de la pandémie. Cela tenait à la capacité de nos unités hospitalières à prendre en charge les personnes qui en sont atteintes. Que nous dit le gouvernement à ce propos ' Rien, les cris de détresse, c'est sur Facebook que nous les trouvons. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Cela fait que la pandémie se banalise. Elle n'induit pas de nouveaux comportements sociétaux. Et quand bien même Hichem Méchichi aurait installé une nouvelle structure anti-Covid à l'Aouina (une de plus), à finalité sécuritaire, eh bien, nous n'avons pas remarqué de changement dans les comportements. Faute de communication réelle, justement. Parce que, précisément, Méchichi et son gouvernement héritent de tous les avatars des gouvernements qui l'ont précédé. Que Nabil Karoui n'en finisse pas à régler ses comptes avec Fakhfakh, l'accusant d'avoir intempestivement rouvert les frontières, cela on devine bien que Méchichi rechigne à s'empêtrer dans des considérations qui ne le lient en rien. C'est, en effet, tout à fait politicien. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Or, lorsqu'il déclare (juste il déclare) qu'il ne sera pas question de refermer les frontières, qu'au moins il explique aux Tunisiens qu'il y va de la survie de l'économie tunisienne, déjà aux abois. Quand, encore, il prononce un discours écrit aux gouverneurs, les exhortant entre autres à «cultiver» l'agriculture, cela fait un peu trop mécanique. Ce n'est pas de la communication. Quand, en plus, ses visites inopinées à des écoles délabrées sont mises en scène et largement diffusées au Journal télévisé, les Tunisiens en restent insensibles. Parce que c'est ce même créneau propagandiste qu'affectionnait le Président Ben Ali. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En tous les cas, c'est de la mauvaise communication. Plus encore, quand il déclare qu'il n'est plus question d'entraver la production du pétrole et celle du phosphate, il aurait été inspiré de dresser un état des lieux et de dire aux Tunisiens ce qui les attend, si la situation ne se décante pas et, surtout, comment. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"On sait que les énarques ne communiquent pas. C'est la bureaucratie qui leur colle cette seconde nature à la peau. Sauf que, maintenant, Hichem Méchichi est devenu un homme politique par excellence. Et il est, de ce fait, tenu d'un impératif de communication. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"A Carthage, p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"c'est l'ère des slogans p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Si, au moins, Hichem Méchichi est dans l'action -quoiqu' il se pénalise lui-même à cause de ce déficit de communication- le Président de la république a une singulière vision de ce que puisse être le contact direct avec le peuple. En fait, la sienne, est une communication toute faite, tantôt, de slogans creux «Le peuple veut», tantôt d'identifications messianiques (Le Calife Omar), tantôt de pamphlets tous mus par une certaine hantise conspirationniste. Il va certes sur le terrain de temps à autre. Il a même fait acheminer des aides à une école sinistrée. Il a, enfin, daigné opérer ce mouvement annuel des diplomates et comblé le vide ahurissant dans bon nombre de nos chancelleries à l'étranger, même si certains choix restent discutables aux yeux de bon nombre parmi nos anciens diplomates de carrière. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il continue de clamer haut et fort son attachement à la cause palestinienne. Il a même réussi une bonne percussion auprès du Conseil de sécurité quant à l'impératif de suspendre tous les conflits et de déclarer une seule et unique guerre mondiale contre le Covid-19. Soit. Bon, au moins, la Tunisie sort un tant soit peu de son isolement diplomatique, cet isolement dont l'a sortie feu le Président Béji Caïd Essebsi, avec une superbe mordante. Même si, il faut bien le signaler, BCE avait pris sur lui d'anoblir les islamistes dans les concertsinternationaux. On sait comment ils le lui ont rendu (c'était juste une parenthèse pour l'histoire). p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En presque une année à Carthage, on n'a pas vu le Président Saïed se prononcer sur les véritables questions épineuses du pays. Jamais de prise de position quant à la situation macroéconomique, parce qu'il n'a que cette formule à débiter : «les biens et l'argent spoliés». Coup de fil à la Présidente de la Confédération suisse et, toujours, ce thème récurrent de l'argent dont il dit que les partis le trouvent pour leurs campagnes, mais qui disparait quand il s'agit de redonner son dû au peuple. Sinon, toujours cette logique de l'aversion contre la classe politique qu'il n'aime pas. Et qui le lui rend bien, d'ailleurs, et en termes pour le moins décapants. A la limite, si un certain Seifeddine Makhlouf prend de l'épaisseur disproportionnée, c'est qu'il fait commerce des invectives que le Président lui lance indirectement. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Presqu'un an après, hormis les sondages toujours relatifs, Kaïs Saïed n'a guère entrepris d'initiative législative, ni vraiment actionné des réunions systématiques du Conseil de sûreté nationale aux destinées duquel il préside. Quand il parle au Conseil de sécurité d'un monde en guerre contre la pandémie, il oublie que la Tunisie est en guerre sur plusieurs terrains. Quand il reçoit des ministres, et même le Chef du gouvernement, c'est pour s'écouter parler. Il leur tient des discours, cependant que la page officielle de Carthage reste opaque, sinon statique, creuse et rituelle. Quelle communication donc, de la part d'une structure présidentielle qui crée un fossé entre lui et ce peuple qu'il sacralisait tant, dans sa campagne présidentielle ' p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Et, cela fait d'ailleurs, un bon moment que les Tunisiens attendent qu'il se saisisse du dossier d'El Kamour. D'une façon ou d'une autre, n'est-ce pas là une question de sécurité nationale ' Peut-être bien qu'il a une vision propre de de cette question qui paralyse l'économie avec, en plus, la gifle, cette gifle qui fait le cinquième plus grand producteur de phosphate pur au monde, en soit réduit à en importer de l'Algérie. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Non, le Président a choisi ce lourd silence. En en rajoutant à ce déficit de communication d'un Etat en proie à une détresse respiratoire. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.
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