Hatem Ben Salem annonce : «Les examens du baccalauréat seront à la portée des élèves»Lors de la journée annuelle des administratrices et administrateurs (ITA) tenue le 11 juin 2025 à Tunis, Hatem Ben Salem, ancien professeur de droit et ancien ministre de l'Education, a présenté une conférence intitulée « Changements et nouveaux défis transnationaux et mondiaux : vers un nouvel ordre international ' ». Zoom. Ben Salem a rappelé que l'ordre international actuel s'est construit après la Seconde Guerre mondiale, avec la création de l'ONU en 1945. Bien qu'imparfaite, cette architecture a permis de maintenir un équilibre entre les puissances, évitant une escalade majeure durant la Guerre froide. La chute du mur de Berlin en 1989 a marqué une période d'hégémonie américaine, souvent perçue comme l'avènement d'un monde unipolaire. Cependant, cette phase s'est révélée éphémère, comme en témoigne l'invasion russe de l'Ukraine en 2022, qui a mis en lumière l'échec d'un ordre fondé sur le droit et la coopération.
Un des principaux sujets d'inquiétude abordés concerne l'affaiblissement des institutions multilatérales. Hatem Ben Salem a souligné que l'ONU, paralysée par les vetos et l'absence de réforme du Conseil de sécurité, peine à jouer son rôle. L'OMC ne régule plus efficacement le commerce mondial, tandis que des agences comme l'Unesco et l'OMS sont devenues des arènes de rivalités politiques. Dans ce contexte, les acteurs non étatiques, notamment certaines ONG aux budgets considérables, gagnent en influence, parfois sans légitimité démocratique.
La puissance ne se mesure plus uniquement en termes militaires, mais aussi par la maîtrise des technologies et des ressources stratégiques. Le Pr Ben Salem a cité l'exemple d'Amazon, qui a investi 83 milliards de dollars en recherche et développement en 2024, dépassant les dépenses de nombreux Etats. Cette domination technologique creuse les inégalités entre pays développés et pays du Sud, ces derniers restant dépendants d'infrastructures qu'ils ne contrôlent pas, comme les câbles sous-marins et les centres de données. Toutefois, des initiatives de coopération Sud-Sud, notamment dans les domaines des terres rares et des énergies renouvelables, offrent des perspectives alternatives.
Hatem Ben Salem a évoqué le concept d'« homéricus » pour décrire un individu hyperconnecté, mais désengagé des enjeux collectifs. En Tunisie, le temps d'écran moyen atteint 7 heures par jour, un record régional selon une étude de 2024. Cette dépendance aux technologies affecte également la mobilisation citoyenne, comme en témoigne la faible réaction internationale face à des crises majeures, telles que celle de Gaza.
Parmi les défis évoqués figurent la militarisation croissante, illustrée par le budget de défense de 100 milliards d'euros prévu par l'Allemagne, ainsi que les crises climatiques et sanitaires. Le Pr Ben Salem a également alerté sur la montée des extrémismes identitaires en Occident, où l'islam est souvent stigmatisé. Malgré ce sombre tableau, il a insisté sur la nécessité pour les pays du Sud de renforcer leurs alliances et de refuser un rôle passif dans la reconfiguration de l'ordre mondial. Il a appelé à une prise de conscience collective pour éviter un avenir dominé par l'injustice et l'instabilité, tout en soulignant que des alternatives existent pour ceux qui sauront les saisir.
Posté Le : 11/06/2025
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn