Algérie

Autour d'une culture qui nous soude et nous unit ! Musique


Extraordinaire soirée que celle proposée lundi dernier par l'Orchestre Symphonique Tunisien, dirigé par l'invité d'honneur, le maestro espagnol Pablo Mielgo, avec à l'affiche des artistes de tous horizons, Amadi Lagha et Emira Dakhliya (Tunisie), Amartuvshin Enkhbat (Mongolie), Warren Mok et Bing Bing Wang (Chine) réunis tous au prestigieux site archéologique Les Thermes d'Antonin de Carthage, dans le cadre de la deuxième édition du Concert de La Route de la soie des Nations unies.Un concert, à marquer d'une pierre blanche, a été organisé lundi dernier dans le magnifique site historique Les Thermes d'Antonin de Carthage, grâce à la collaboration de plusieurs partenaires tunisiens et étrangers.
«Que choisir d'autre que l'art, la musique pour traduire au pluriel cette sensibilité conjuguée, cette volonté aussi de traduire l'émotion en axe, en fait et en rencontre et dire à quel point nous en avons aujourd'hui besoin dans un monde géopolitique malmené, qui peut être agressive parfois. C'est l'art qui rétablit un peu l'équation et qui ramène l'humain à l'homme tel qu'il soit, quelles que soient sa langue, sa culture, sa religion. Il est important aujourd'hui que La Route de la soie réinvente tout ça à la fois comme étant une référence, ô combien importante, et dont nous avons réellement besoin. La Route de la soie est un programme, une souscription, une volonté de la République de Chine qui inscrit la culture, à travers un certain nombre de coopérations économiques, commerciales, politiques, comme étant un vivier de promotion de l'homme et de l'humain dans ce rapport entre les pays. La Tunisie fait partie de ce programme depuis la semaine dernière et, par ce concert que nous avons aujourd'hui en commun en ce lieu symbolique, la musique va être aujourd'hui le témoin de l'homme et de l'humain. Un témoin pluriel, parce que autour d'un répertoire classique, nous allons être nombreux et de plusieurs pays à pouvoir l'interpréter, en témoigner et dire à quel point la culture doit être toujours là pour réinventer les meilleures valeurs que l'homme puisse, invoquer, évoquer et rappeler. Par ce concert, Carthage s'adresse au monde en réitérant le statut qui a toujours été le sien de terre d'accueil et de métissage, constamment ouverte et respectueuse des différences», c'est en ces termes que M. Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles, a inauguré la cérémonie qui a précédé le concert en présence de plusieurs chefs de missions diplomatiques accrédités à Tunis, ainsi qu'un grand nombre de personnalités politiques et culturelles.
Son Excellence Miguel Moratinos, ancien ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération et président de la Fondation Onuart, a mis en exergue l'histoire particulièrement chargé de la Tunisie ainsi que son emplacement stratégique au c'ur de la Méditerranée, deux éléments importants qui lui confèrent une centralité rare dans la région et qui lui permettent de jouer un rôle capital dans le rapprochement qui doit être initié entre l'Est et l'Ouest, le Nord et le Sud. La Route de la soie, a-t-il précisé, a pour objectif d'initier un processus de réappropriation collective des legs ancestraux qui ont permis à l'humanité d'établir des passerelles d'échanges et de partage en transformant le commerce dans la découverte et l'enrichissement de la civilisation humaine.
D'après le secrétaire général de l'Organisation mondiale de la diplomatie publique, M. Ma Zhenxuan «ce concert est une excellente occasion pour présenter la musique et la culture des pays de la Route de la soie. J'espère que cet événement musical servira à mieux se connaître, à collaborer sur de nouveaux projets et, surtout, à travailler et à réaliser, par la Route de la soie qui nous unit, un avenir en paix, plein d'espoir et d'opportunités pour tous».
L'ambassadeur de l'Organisation mondiale de la diplomatie publique (Wpdo) en Méditerranée, a, pour sa part, exprimé son bonheur que la Tunisie puisse faire partie de ce projet, en tant qu'allié stratégique important pour la République de la Chine : «J'essaye à mon niveau de présider aux destinées de ce pont, que nous souhaitons édifier dans le cadre de cette initiative chinoise entre l'Empire du milieu, le sud de l'Europe, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient avec le même état d'esprit qui a prévalu, plusieurs siècles auparavant, entre deux entités prospères, l'Empire de Chine , le monde arabo-musulman et la Méditerranée du moyen âge. Etant au c'ur de la Méditerranée grâce à sa géographie et son histoire, la Tunisie, ne peut se soustraire à l'obligation de devenir le partenaire stratégique de la Chine en Méditerranée», a-t-il confirmé.
«Pourquoi nous avons fait ce concert en Tunisie ' C'était un défi mais c'était également un symbole parce que nous avons rencontré chez nos amis Chinois une initiative qui nous rassemblait et qui nous interpellait, c'est La Route de la soie. La mondialisation, la globalisation a fait de la Chine une puissance économique et à l'horizon de 2020 -2025, elle sera la première puissance économique du monde. L'enjeu aujourd'hui c'est qu'on veut que la Chine se développe davantage et que nous puissions nous développer avec. Car on ne pourra pas faire un développement demain sans ce géant asiatique. La Route de la soie traduit la volonté de la Chine de partager la prospérité, de partager la richesse, de partager des idées à travers la culture et à travers la musique et le tourisme. On est en train de pousser les Chinois à aller à l'étranger. L'objectif étant, non seulement de réaliser des affaires, mais de les pérenniser, de les développer à travers d'autres moyens artistiques et culturels. Après le dernier sommet du président Xi Jinping l'année dernière, c'est maintenant que la Chine commence à structurer la Route de la soie», c'est ainsi que s'est exprimé le Dr Basly Mohamed Sahbi, avant de laisser la parole à la musique, cette musique millénaire qui a rassemblé Tunisiens, Chinois, Mongols, Espagnols et Français.
La musique nous réunit...
Rassembler des musiciens de culture classique occidentale venant de Tunisie, de Chine, d'Espagne et de Mongolie, les faire se rencontrer afin d'offrir l'image d'une unité créée par la musique, germée sur le terreau que l'on voudrait lieu de paix, de rencontre, d'échange, de complémentarité et de prospérité pour ces nations amies et partenaires était l'un des objectifs de ce concert.
Exceptionnelle rencontre donc, qui en un seul concert, des extraits de célèbres opéras ont été magnifiquement interprétés par des chanteurs lyriques exceptionnels, et des partitions majeures de la période classique européenne ou encore chinoise ont été jouées par l'Orchestre Symphonique Tunisien, sous la baguette de l'un des plus inspirés, et des plus adulés des chefs contemporains, le maestro espagnol Pablo Mielgo.
C'est un moment unique, l'un de ceux où le temps s'arrête, où l'on retient son souffle, où seuls comptent le sens de la note égrenée, l'émotion que les solistes dessinent dans l'air, vraie calligraphie sonore émotive qui s'inscrit dans le paysage de nos mémoires.
Un beau fond de cordes, des vents raffinés, des percussions solides ont donc soudé leurs forces pour offrir des relectures à la hauteur des attentes.
Ce fut un programme énorme joué sans entracte, qui disait l'appétit de notre orchestre exceptionnel avec le soutien de solistes magnifiques. Des voix singulières et des notes enivrantes se sont conjuguaient pour donner vie et âme à des chefs-d''uvre. Au programme, La Forza del destino de G. Verdi et l'ouverture de l'Opéra Carmen de Bizet par l'Orchestre «Cortigiani vil razza dannata», Rigoletto de G. Verdi, «Votre toast, je vous le fait rendre», Bi haana turuve ' (chanson traditionnelle) par le baryton mongol Amartuvshin Enkhbat, Ma patrie (chanson traditionnelle) et Nessun dorma-Turandot de G. Puccini par le ténor chinois Warren Mok, «Ah, forse lui, sempre libera»-Traviata de G. Verdi par la soprano chinoise Bing Bing Wang, «Chanson gitane»-Carmen de V. Herbert et «Habanera»-Carmen de G. Bizet par la mezzo-soprano tunisienne Emira Dhekhliya, «La fleur que tu m'avais jetée» et «O sole mio» de E. Di Capua par le ténor Amadi Lagha et Warren Mok.
Ainsi jaillissait toute la passion contenue dans ces grands classiques, retrouvant la symbiose parfaite avec l'Orchestre.
Au final, Bis : «Brindisi» de Verdi, avec tous les solistes ensemble. Une belle interprétation emportée par un souffle d'une musicalité aussi juste qu'expressive. Un précieux moment de partage et de convivialité !
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