Bizerte

Grand syndicaliste de Métlaoui et grand patriote Hommage à Abdelhamid Belaïd


Son patronyme familial est Messaï, et tout le monde l'appelait par son nom de combat, du temps de l'occupation où il organisait dès 1947 des camps dans diverses régions à la tête des groupes de scouts, activité qui le conduisit à former le groupe des « jawalla » (promeneurs) à Métlaoui, lequel lui permit d'être à la tête de divers campements scouts officiels dans toutes les régions du pays, comme forme de militantisme patriotique de l'époque qui allait vite lui ouvrir les portes de l'Ugtt en 1950, alors qu'il travaillait déjà dans les mines de MétlaouiAbdelhamid Belaïd Messaï est né le 08 juillet 1928 à Metlaoui, et a eu une formation bilingue ainsi qu'une formation coranique zeïtounienne spéciale à l'âge de 18 ans sous la direction de plusieurs cheiks zeïtouniens dont en particulier le professeur Hédi Ben Belguassem Elhamidi, qui lui a appris la biographie du Prophète, la Sunna, et la doctrine malékite.
En 1956, alors que le pays accédait à l'indépendance, on lui reconnut ses actes de bravoure et de militantisme sous la forme de son élection au sein du bureau syndical des mines de Métlaoui, sachant qu'il allait l'année même recevoir, en Yougoslavie, au célèbre campement de Dubrovnik, la médaille de bois qui représente une distinction mondiale octroyée par les plus grands gradés scouts suite à des examens et épreuves internationaux.
A l'avènement de la guerre de Bizerte, en 1961, le devoir national l'appela et il alla sans la moindre hésitation diriger le campement d'Errimel à l'entrée de Bizerte et participa aux manifestations de la bataille de l'Evacuation de Bizerte en qualité de « caid aam » des volontaires du campement.
Une fois Bizerte libérée, il allait gravir les échelons au sein de l'Ugtt devenant en 1965 secrétaire général du syndicat de base de Métlaoui à la place du défunt militant Mohamed Ben Nasr El Majdi, puis en 1970, secrétaire général de la fédération des mines qui regroupait les 16000 travailleurs du bassin minier de Métlaoui et les 7000 ouvriers des mines du nord et a pris ses quartiers à la place M'hamed Ali, à Tunis.
Dès lors, faisant partie des grands de l'Ugtt, il allait assister à diverses manifestations internationales dont, en 1971, le congrès de la Fédération mondiale des mines qui se tenait à Londres, et qui l'avait élu comme représentant de tout le continent africain au sein du Bureau international.
La consécration de toute une épopée militante allait le conduire en 1973 à être élevé au rang de membre du bureau exécutif et de secrétaire général adjoint de l'Ugtt, d'où, très vite, son rôle dans l'élaboration du statut de la société des phosphates de Gafsa et des mines du Nord qui sera promulgué en 1974.
Vint en 1978 le bras de fer avec le gouvernement de feu Hédi Nouira et il alla ainsi mener la grève générale dans l'ensemble de la région minière de Gafsa, qui conduisit audit « jeudi noir », où tombèrent plusieurs vies humaines, d'où sa condamnation par la Cour de sûreté de l'Etat sur la base de l'article 72 qui prévoit des peines allant jusqu'à la peine capitale, mais la condamnation fut de cinq ans ferme de travaux forcés et dix années de surveillance administrative.
Obtenant en 1980 la libération conditionnelle, il allait dès 1981 être réélu en tant que membre du bureau exécutif et secrétaire général adjoint de l'Ugtt, puis se présenta au nom de la centrale syndicale la même année aux élections législatives sur les listes du Front national.
Durant son mandat, il a accompli diverses réalisations en faveur de sa région dont la mise sur pied de l'hôpital régional de Métlaoui, la polyclinique de la Cnss et plusieurs acquis que les travailleurs des mines n'ont jamais oubliés, ce qui lui permit d'être réélu en 1986 jusqu'aux élections qui allaient suivre l'arrivée de Ben Ali au pouvoir, soit 1989. Il prit sa retraite en 1990.
Le défunt a été un grand ambassadeur des régions minières et de Métlaoui en particulier. Il fut en particulier un grand militant de l'art et de la culture qui encouragea la création de la première troupe théâtrale professionnelle en Tunisie, « La Troupe du Théâtre des Mines », dont les membres étaient à plein temps.
Décédé le 29 décembre 2018, les très nombreux patriotes qui l'ont connu ou qui ont eu connaissance de son patriotisme, de son militantisme, de sa persévérance et de sa modération, lui rendent hommage aujourd'hui en lui assurant qu'il n'a pas été oublié et qu'il ne sera jamais oublié.
Puisse Dieu le Tout-Puissant lui accorder toute Sa miséricorde et l'accueillir dans Son éternel Paradis.
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