Tunis - A la une

Ils jouent tous avec le feu...


Ont-ils été élus pour se quereller et pour tourner le dos à ceux qui les ont élus ' Dix ans de pouvoir, d'abus, de sales man'uvres et d'enrichissement grotesque et malsain, ne suffisent-ils pour Ennahdha pour enfin laisser au moins les autres travailler ' Le président de la République pourrait-il arrêter de s'ingérer dans les affaires du chef du gouvernement qu'il avait pourtant choisi lui-même !' Le chef du gouvernement est-il conscient qu'il n'est plus un fonctionnaire, mais qu'il est à la tête d'un gouvernement de salut public 'Il suffit de revoir la scène de la commémoration de la fête de l'évacuation qui vient de se dérouler, à Bizerte, pour avoir une certaine idée sur les trois têtes du pouvoir qui gouvernent actuellement la Tunisie. Trois lignes parallèles qui ne se rencontrent que pour enfoncer davantage le pays dans le chaos et la faillite.
Principe de Machiavel
Le chef de l'Etat est toujours dans ses discours pompeux et ses slogans creux menaçant les et les autres. Le chef du gouvernement tarde toujours à retrousser ses manches pour se mettre au travail. Tandis que le président du parlement ne cesse de semer la zizanie, la discorde et la pagaille entre les uns et les autres dans le seul but de demeurer l'unique faiseur et maître absolu de la vie politique en Tunisie. D'ailleurs, même sa confrérie n'est pas à l'abri de ses man'uvres. Le Cheikh, qui est à la tête de son mouvement, depuis environ un demi-siècle, semble vouloir y rester à vie. Ainsi est la démocratie pour l'ex-exilé de Londres !
Diviser pour régner ! C'est tout ce que le Cheikh semble avoir appris et retenu de l'auteur du Principe, Nicolas Machiavel ! C'est ce qu'il a toujours fait et c'est ce qu'il est en train de magouiller, actuellement, aussi bien au sein de son parti qu'au parlement ou au niveau du gouvernement. Le cheikh est sur le point de réussir pour ne pas dire qu'il a déjà réussi à faire de Mechichi un nouveau Youssef Chahed. C'est bien dommage que le chef du gouvernement tombe dans le piège de la nouvelle troïka !
Il est vrai que le jeune chef du gouvernement manque d'expérience et d'alliance. Toutefois, tout lui était favorable pour se forger un destin politique en gardant son indépendance et en ne misant que sur les compétences et les talents. Lâché par son mentor Kaïs Saïed, le chef du gouvernement s'est trouvé livré à lui-même en pleines turbulences ! Très vite, le président du parlement cherche à l'apprivoiser ! Un cadeau du ciel est tombé pour le Cheikh qui était en très mauvaise posture. Peu importe pour Ghannouchi ! Il n'a plus rien à perdre!
C'est bien dommage !
Mais c'est bien dommage pour le jeune chef du gouvernement qui trébuche encore sans savoir vraiment où il va alors que le pays est au bord de la faillite ! Le temps presse et il ne travaille nullement en faveur de Méchichi qui est tiraillé entre un président du parlement passé maître dans l'art de broyer sans pitié aucune tous ceux qui se sont rapprochés de lui, et entre un président de la République trop envahisseur, trop dominateur et trop imprévisible !
Ils jouent tous avec le feu ! À un moment où la Tunisie agonise et où toute notre économie est en berne, les trois têtes du pouvoir ne semblent être animées que par de simples ambitions purement personnelles et partisanes.
Pris en sandwich entre un vieux renard et un professeur moralisateur, donneur de leçons et vengeur, Hichem Mechichi semble avoir fait son choix : il fait comme son prédécesseur !
Il oublie, cependant, que les circonstances actuelles ne sont plus ce qu'elles étaient il y a quelques années. Le monde entier traverse actuellement la plus grave crise économique et sociale à cause du Coronavirus. Largement affectée et éprouvée par dix ans d'amateurisme et de corruption, la Tunisie est entre la vie ou la mort !
C'est ce que paraissent ignorer, hélas, nos gouvernants ! Ils ne font que se mettre des bâtons dans les roues et de se menacer les uns les autres alors que des dizaines d'entreprises publiques et privées agonisent, le nombre de chômeurs avoisine le million et le pays est privé de son phosphate, de son pétrole et de son gaz ! Et, silence ! Personne ne bouge et personne ne veut appliquer la loi contre les hors la loi !
Péril en la demeure
Ni le chef de l'Etat, ni le président du parlement ne semblent vouloir mécontenter les sit-ineurs d'El Kamour ! Eux qui adorent pourtant intervenir dans tous les autres petits détails, se taisent quand il faut vraiment que tous les représentants de l'Etat parlent d'une seule et même voix pour défendre les intérêts supérieurs de la Nation !
Ils marchent tous sur le feu ! Ils oublient, cependant, qu'il y a péril en la demeure ! Déjà leur popularité est en chute libre. C'est, ainsi, que selon le dernier sondage d'Emrhod Consulting, publié jeudi 15 octobre 2020, 48% des Tunisiens seulement se disent être satisfaits du rendement du président de la République contre 58% au mois de septembre, le chef du gouvernement recueille 20% et uniquement 11% pour le président du parlement dont la cote de popularité ne cesse de dégringoler.
Le malheur dans tout ça est que les trois têtes du pouvoir semblent être inconscientes qu'il y a péril en la demeure ! Ils continuent à jouer avec le feu sans craindre que l'incendie qu'ils sont en train d'allumer risque de tout ravager. À ce propos, qui a dit que celui qui sème le vent, récolte la tempête '
M. M.
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