L'immigration clandestine, la pression se fait sentir pour la Tunisie


L'immigration clandestine, fléau n'ayant jamais disparu en Tunisie, mais qui prolifère de jour en jour. Les chiffres records enregistrés ces derniers temps, outre les pressions internationales font que ce sujet est à la Une de l'actualité et se positionne au-devant de la scène régionale.
Le mythe de l'Europe, d'une vie meilleure et d'un avenir radieux. Tels sont les maîtres mots qui poussent des milliers de jeunes, et de moins jeunes à prendre le large, payer des sommes roquambolesques aux passeurs et à se jeter dans les embarcations de la mort.
Sans perspectives, rongés par le chômage et ses répercussions, plusieurs jeunes tunisiens voient en l'immigration clandestine leur unique chance d'avoir une vie descente et un avenir meilleur. Pourtant, la réalité est tout autre. Avec la dégradation de la situation économique et sociale en Tunisie et la concentration des efforts sécuritaires dans la lutte contre le terrorisme et la protection des frontières, l'immigration clandestine a pu proliférer davantage. Ce ne sont pas les chiffres enregistrés qui diront le contraire ou encore les multiples tentatives d'immigration déjouées par les autorités tunisiennes. Dans ce contexte, le chargé de communication auprès du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux, Romdhane Ben Amor a affirmé que 4077 migrants clandestins tunisiens ont rejoint les côtes italiennes seulement en juillet 2020. « Jamais le FTDES n'avait enregistré ces chiffres depuis 2011 » a-t-il ajouté, sur les ondes de Mosaïque FM.

D'ailleurs, la ministre italienne de l'Intérieur, principal pays touché par les flux migratoires, Luciana Lamorgese, a rencontré le président de la République Kaïs Saïed pour lui exprimer l'inquiétude de l'Italie face à ce constat.
Cette visite sera suivie par celle de Luigi Di Maio, ministre italien des Affaires étrangères. Une visite annoncée dans une interview accordée au journal « Corriere Della Sera », où le responsable italien aura à conclure avec les autorités tunisiennes un nouvel accord en ce qui concerne l'immigration illégale à partir de la Tunisie. « Nous ferons tout ce qu'il faut pour qu'un nouvel accord avec la Tunisie mette fin à cet afflux », a ajouté le ministre italien.

Les actions de l'Italie qui se sont accélérées ont été rapidement appuyées par l'Union européenne. Le Commissaire européen au voisinage et à l'élargissement de l'Union européenne, Oliver Varhelyi, a posté un tweet affirmant qu'il s'était entretenu avec le ministre italien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Luigi di Maio concernant la gestion de la question de la migration avec les pays voisins du Sud dont la Tunisie, soulignant que l'Union européenne allait soutenir l'Italie et s'inspirer de ce pays dans la mise en place d'une liste de pays tiers sûrs. « Les flux illégaux doivent cesser et nous comptons sur la coopération des autorités tunisiennes, y compris pour les retours », déclare-t-il.

Tous ces évènements ont poussé le président de la République, Kaïs Saïed à réagir. Et c'est à travers une visite d'inspection effectuée au port commercial de Sfax que le chef d'Etat décide de prendre connaissance des conditions de travail des unités de la Garde Nationale et du district maritime du Centre en particulier.
Il rencontre des représentants de la Garde Maritime et des unités d'intervention avant de s'enquérir de l'état des différentes installations disponibles au niveau dudit port. Lors de cette visite, il a mis l'accent sur l'importance de la coopération de la communauté internationale pour parvenir à de nouvelles solutions permettant de remédier à la situation et résoudre la problématique de l'immigration clandestine. Le chef de l'Etat estime qu'il est nécessaire d'offrir des conditions favorables aux migrants afin de les dissuader de quitter leurs pays d'origine.

En tout état de cause, la situation de la Tunisie n'est pas des plus favorables à ce niveau. La prochaine visite du ministre des Affaires étrangères italien en Tunisie risque de ne pas être de tout repos. C'est dire que la Tunisie risque d'être blacklistée, et subir des pressions monstres par la communauté internationale. Une situation qui n'est, désormais, pas confortable pour notre pays qui sombre dans une crise politique et économique profonde. Cela dit, c'est bien cette crise qui, finalement, contribue en premier lieu, à la prolifération de ce fléau et alimente le rêve d'une jeunesse désespérée en quête d'une vie meilleure.


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