Par Kamel GHATTAS
Le retour inespéré et inattendu de l'Equipe de Tunisie face à la RDC, sur son terrain et devant près de cent mille spectateurs, sera revécu par les fans tunisiens comme avaient été vécus le match nul au Nigeria et cette fameuse victoire face au Mexique en ...1978.
Pourquoi '
Pas pour le résultat seulement, mais surtout pour cette volonté qui a ébranlé le Léopard congolais qui, du règne absolu dont il faisait montre tranquillement sur sa jungle en l'absence de réaction de ses hôtes, s'est retrouvé en quelques minutes complètement sonné, KO debout, incroyablement seul et perdu dans sa forêt.
Il a fallu une grande force de caractère pour retourner cette situation compromise et que d'aucuns espéraient mais...avec beaucoup de réalisme, ils se faisaient fort discrets.
L'équipe congolaise s'était montrée si maîtresse de la situation et avait tout fait pour exploiter la grossière erreur de la défense tunisienne.
Sur le premier but, Balbouli, habituellement si habile à placer ses hommes, surtout sur les balles arrêtées, semblait avoir chaussé ses semelles de plomb. Sur le second, c'est la même absence de réaction d'une défense réputée agressive, difficile à passer, dont le moral semblait avoir été touché irrémédiablement, une équipe qui valait beaucoup mieux que la copie présentée lors de ces dramatiques soixante-quinze minutes.
Et puis, il y a eu ces changements. Beaucoup d'observateurs ont tout de suite reproché au sélectionneur le fait de ne pas avoir présenté d'entrée cette formation qui, durant quinze minutes, avait ébranlé la citadelle congolaise. Peut-être, mais le football n'a jamais été une science exacte. Supposons que l'action ayant amené le premier but d'entrée n'ait pas eu lieu, et que la première partie de la rencontre se soit terminée sur un score nul, que se serait-il passé '
L'équipe tunisienne ne se serait pas appliquée à encaisser ce terrible coup du sort à la suite d'un but stupide. Les changements auraient pu être autres, mais la deuxième gifle infligée d'entrée en seconde période a remanié tous les plans. Le sélectionneur n'avait plus de choix et il fallait avant tout changer les joueurs que leurs camarades traînaient comme des boulets. C'était le déclic qui avait changé et qui intervenait au moment où les Congolais montraient des signes d'essoufflement.
La jeunesse de l'équipe tunisienne et sa meilleure condition physique (à l'exception de trois ou quatre individualités le reste de la formation congolaise évolue en Europe !) ont fini par être payantes. Le désir d'effacer ces deux camouflets ont ravivé la fierté des Tunisiens qui sentaient que leurs vis-à-vis commençaient à plier. En quelques minutes, le danger changea de camp et nous connaissons la suite.
Pour réussir une «remontada», il ne suffit pas d'avoir les meilleurs joueurs, mais il faudrait avant tout avoir des joueurs capables d'imposer leur propre rythme et de forcer le destin. Face au PSG, Barcelone avait réussi sa «remontada», mais elle n'avait pu rien faire devant une volonté supérieure et la fermeté des joueurs du Real qui surent se préparer en conséquence.
Les Congolais croyaient avoir plié le match, mais c'est cette volonté et cette valeur intrinsèque des joueurs tunisiens qui ont fait la différence.
Ce match restera dans les annales car il marque, à notre humble avis, la naissance d'un groupe extrêmement intéressant. Il faudrait savoir le gérer et surtout le garder dans de bonnes dispositions physiques, techniques et collectives. Les places doivent être chèrement gagnées et comme la marge de progression est énorme, que le groupe possède d'importantes potentialités, il faudrait savoir exploiter les aspects positifs de cette remarquable brochette de joueurs.
Posté Le : 11/09/2017
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn