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Et si on respectait nos hôtes' TOURISME


Cette année, les hôteliers ont décidé de placer la barre très haut en veillant à offrir des services de qualité à leurs clients.Comme partout, le client est, dit-on, roi, un touriste l'est forcément davantage, dans la large mesure où il est considéré comme un hôte. Et, de tradition, quand on reçoit un visiteur étranger, il faut l'accueillir chaleureusement, le traiter gentiment, bref lui assurer un agréable séjour. Et cela garantit évidemment des dividendes inévitables, à savoir son retour dans nos terres, l'embellissement de l'image de marque du pays et un plus pour l'économie nationale. Certes, il faut reconnaître que certains touristes qui affluent en Tunisie ne génèrent pas des recettes substantielles, soit parce qu'ils dépensent peu, soit parce que le modeste partage du voyage leur coûte trois fois rien. Mais c'est toujours, qu'on le veuille ou pas, mieux que rien pour une économie, par-dessus le marché, fragile et souffrante.
De quoi... chasser les touristes!
C'est pourquoi, un seul mot d'ordre règne dans nos hôtels : pas question de décevoir nos hôtes, au point que le moindre écart de conduite à leur encontre est sévèrement sanctionné, s'il n'est pas traduit par le licenciement pur et simple du fautif. «J'ai failli être expulsé», avoue un garçon d'un hôtel de Hammamet qui précise qu'il n'a dû son salut qu'à l'intervention, auprès de son patron de sa présumée victime, une touriste française, qui s'est rétractée, en reconnaissant qu'elle fut trop exigeante et capricieuse avec ledit serveur. Pour un autre garçon, «les ordres sont à respecter scrupuleusement, en se pliant, les yeux fermés, aux demandes de la clientèle, quitte à prendre son mal en patience quand on a affaire à un hôte intenable.» En face, les plus aventuriers des serveurs se retrouvent immanquablement dans ... la rue, pour avoir fait fi des instructions fermes du patron, soit en jonglant avec les tarifs de la consommation, soit en se comportant vulgairement avec un hôte. Si ces incidents sont à dédramatiser, s'agissant de rares actes isolés, le bât blesse ailleurs, et plus exactement auprès de la gent locale. Là où les abus ne manquent pas. Tel ce non-résident de l'hôtel qui, de passage sur la plage, «exige» de prendre une douche à la piscine. Et il suffit qu'on n'accède pas à sa demande pour provoquer sa colère. Exemple l'autre jour, l'un de ces intrus, interpellé, n'a pas trouvé mieux que de faire un scandale au vu et au su des touristes visiblement dérangés, puis carrément ulcérés, leur moment de détente ayant été violé! Toujours sur la plage, il arrive souvent de voir un touriste rouspéter face à l'attitude collante et insupportable d'un marchand ambulant qui tient à lui vendre ses produits ! Passe encore pour les propos obscènes et bruyants qu'échangent ces vendeurs avec les agents de sécurité privés employés par l'hôtel. Au plus fort de leur scène ordurienne, les «belligérants» ne se soucient guère du tort qu'ils causent à des touristes en train de savourer leur séance de bronzage. Mais ce n'est pas fini, puisque ces incidents sont également repérables ailleurs. D'abord au restaurant où, au nom du tourisme local, certains résidents tunisiens se bousculent et jouent des coudes devant les buffets, gênant les touristes dont l'unique tort est d'avoir respecté le tour de rôle dans la file du self-service. Dans la soirée, c'est pire et il suffit d'une virée à la discothèque de l'hôtel pour voir à quel point le... harcèlement est roi, par la faute d'énergumènes venus on ne sait d'où, et qui, inélégants et antipathiques, s'amusent à faire... les yeux doux à la gent féminine parmi les touristes qu'on veut, coûte que coûte, inviter à danser. Si les unes obtempèrent, les autres, visiblement vexées, opposent un cinglant «no», si elles ne s'empressent pas, dégoûtées, de quitter les lieux !
Du sérieux S.V.P
Des exemples pareils, on peut en citer une autre panoplie. L'essentiel n'est pas de condamner, ni d'épiloguer à l'infini sur ce sujet. L'essentiel est plutôt d'agir dans le sens de la sensibilisation. Une tâche dévolue non seulement aux hôteliers qui devront imposer plus de sérieux et de discipline auprès de leur personnel (tous services confondus) mais aussi au ministère du Tourisme et de l'Artisanat qui est appelé à sévir, par visites d'inspection interposées en infligeant, par exemple, des sanctions qui vont du simple avertissement à la fermeture pure et simple de tout hôtel à la culpabilité avérée. Car on ne le dira jamais assez : c'est seulement en agissant avec fermeté contre ce genre d'abus inacceptables et déshonorants qu'on protégera et nos hôtels et notre tourisme.
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